« Small » n’est plus « beautiful » !

Allez on se regroupe! La très sale besogne de Pécresse est accomplie par Fioraso : les universités sont entassées en grand pôles, ça coince déjà, ça se terminera mal. Maintenant, regrouper cantons, régions, communes : haro aux 36 681 communes et sus aux 27 régions … Qui pour défendre une administration et une économie à échelle humaine, ajustée aux spécificités et aux diversités? Qui pour comprendre qu’économiser en ces domaines c’est détruire pour renforcer le pouvoir et la richesse de quelques-uns? L’Empire libéral européen contre-attaque !!!

Heure d’été

Dans le temps, il fallait au moins un Pape pour bricoler le temps des hommes ! (*)
Aujourd’hui un diktat de quelques « experts » européens auto-proclamés suffit.
On dénonce ces « manipulations dont souffrent les prisonniers qui sont scandaleuses » : la modification des rapports au temps et le changement des repères chronologiques en décalant l’horloge interne d’un individu le préparent à … la culpabilisation qui donne pleine justification aux bourreaux qui vous torturent et obtiennent ainsi de tout détenu … une reconnaissance « spontanée » de l’erreur dans laquelle ils étaient etc. Ben voyons !
A propos, et si on reparlait de l’heure d’été. A quoi est-elle supposée nous préparer ?

Fracturation et gaz de schistes

Et revoilà insidieusement (ou pas), un plaidoyer pour la fracturation hydraulique ! Un de plus après ceux de Mesdames Rachida Dati et Maude Fontenoy … sous la plume de Pascal Brückner que l’on a vu mieux inspiré. Comment peut-on oser enfourcher un tel cheval après la diffusion par Arte de Gasland (2011-2012) Il est assez stupéfiant de voir un « philosophe », un « intellectuel » souhaiter aux Français les maladies, pollutions, dévastations que connaissent tant de comtés voire des Etats entiers aux Etats-Unis.
Recourir en outre, pour satisfaire aux diktats d’un lobby pétro-financier (qui doit présenter de nombreux atouts et moyens de séduction il faut croire !) au subterfuge, au stratagème de la culpabilisation-imprécation jetée à la figure d’un peuple – les Français en l’occurrence – qui est qualifié du quolibet de peureux, frileux … est de la dernière bassesse et procède de ces amalgames faciles et intellectuellement malhonnêtes qui jadis firent tant horreur à l’essayiste en question.
Décidément, il serait bien tentant de pratiquer le même type d’amalgame en étendant la consternation que nous procure la lecture de ce type d’articles au support médiatique qui l’héberge… mais nous nous en abstiendrons bien évidemment!

De la société de contrôle à la société du doute

Valérian GUILLIER
Le dogme de la sécurité est le prétexte de dérives grandissantes. Nous entrons en effet dans une période connectée ou celui qui est innocent doit le prouver. Il est nécessaire de justifier la déconnexion, le refus d’être joignable constamment et à vie. Il s’agit de pouvoir affirmer sans cesse qu’on n’a « rien à cacher ». La vie privée est donc interdite. Les comportements « suspects » c’est à dire incohérents – ou encore humains – sont détectés par les machines et donnent parfois lieu à des privations de liberté. L’humain confie le contrôle à la machine et annihile l’irrégularité, le hasard, l’improvisation, car ceux-ci sont sources de soupçon. Les lois de tous les pays (en France : LOPPSI, DADVSI, HADOPI ou la récente loi de programmation militaire pour n’en citer que quelques unes) et les accords internationnaux tendent à remettre en cause la présomption d’innocence et le pouvoir central de la justice comme régulateur des sociétés.
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La réintégration du vocable et des pratiques résistantes dans un dialecte et des pratiques « autorisées » est en cours. L’ouverture des données, l’éducation populaire et la culture sont les outils de la résistance dont le coût rend possible, voire probable la compromission. Si le doute n’existe que parce que les populations l’acceptent et le perpétuent, c’est probablement un point commun avec les sociétés du contrôle et souverainistes, qui n’ont pas accouché de sociétés meilleures, malgré l’identification de leurs limites et les réactions qu’elles ont suscité.

Développement durable en Europe

Représentations d’une idéologie contradictoire

Michelle VAN WEEREN
Face à l’état alarmant de la planète et aux inégalités sociales toujours croissantes, les sociétés européennes semblent avoir trouvé la réponse adaptée. Concept très en vogue sur le continent européen, le développement durable s’impose aujourd’hui aux pouvoirs publics et privés comme un outil opérationnel censé donner les lignes directrices qui permettraient de trouver un nouveau modèle de gestion plus respectueux de l’environnement et de l’humain. Malgré l’unanimité apparente avec laquelle toutes les parties concernées semblent avoir adopté cette nouvelle idéologie, il s’avère qu’il existe des différences dans l’interprétation et la mise en pratique du « développement durable ».
Ces différences semblent en partie être dues à la confusion générale qui règne autour de ce concept parfois perçu comme contradictoire. Confusion qui laisse naturellement une marge de manœuvre et une liberté d’interprétation considérable à ces nouveaux acteurs de la durabilité. Mais, un développement véritablement durable ne nécessiterait-il pas une révolution collective de nos mentalités, révolution qui sera avant tout profondément culturelle ?

La ville créative : quelle place pour la culture?

Laetitia SILVENT

Prisé et source de grandes polémiques, le concept de ville créative connait un succès retentissant. Les métropoles sont en quête de nouveaux modèles urbains capables de répondre à leurs attentes afin de faire face à une concurrence accrue qui les pousse à faire preuve de créativité. Pour attirer les fonds et gagner ou conserver une certaine notoriété, les métropoles se tournent vers les prédicateurs de cette doctrine de ville créative pour renouveler les tissus économiques et urbains. Il est ici question de mesurer l’instrumentalisation qui est faite de la culture. Que signifie le terme « créatif » pour ces prédicateurs ? Est-il question de culture ?

Usage de la culture dans la ville néo-libérale

Ossian GANI

La ville est une construction complexe, dans laquelle s’entremêlent un espace objectivé par des approches scienti­fiques (géométrie, géographie, carto­graphie) ou théoriques (urbanisme, planification) et un espace vécu, perçu, mental. Elle est également un produit social, retranscription des rapports de production et des rapports culturels. Ce n’est pas un espace neutre mais instrumental« lieu et milieu où se déploient des stratégies, où elles s’affrontent. »

La mutation de l’écologie

« Ecologie » : un seul mot pour plusieurs plans de l’activité humaine et de nos mentalités: une science véritable, un ensemble de motifs d’inquiétude, un discours pratique voire prescriptif et un « arsenal » politique qui traduirait celui-ci dans les pratiques. L’actuelle confusion, comme toujours, profite à certains qui n’ont, pour le moins, rien « d’écolos » justement, tels ces « bad guys » devenus (avec des gains colossaux) « green-washers » !
Mais pourquoi donc chacun des « partis » n’a-t-il pas un volet de son programme consacré à cet aspect de la vie ? …

On n’y coupera pas. Diable d’homme !

Si c’est possible … rien n’empêchera jamais qu’il le fasse. Diable d’homme. Et même si c’est horrible.
Le diable, mais chacun sait que rien de tel n’existe, bien heureusement, le diable, donc, aurait dit « fais ce que tu veux de ton intelligence pourvu que tu en fasses quelque chose — quoi que ce soit, peu importe ! »
Je ne vois pas quoi d’autre ajouter pour décrire l’humanité.
Si c’est possible – et ce, aussi contestables qu’en puissent être les conséquences – l’homme le fera un jour ou l’autre :
le virus incurable, la toute grosse bêtise nucléaire, le clone interdit et j’en passe … on n’y coupera pas.

Exclure, priver, interdire : ainsi va le monde

Ce qui caractérise l’insoutenable mutation dont j’ai pu être témoin au cours des trente ou quarante dernières années c’est le passage d’une mentalité qui aspirait à plus d’horizontalité dans les rapports humains à une autre, quasi féodale, tournée vers une dynamqiue, voire une « hystérique » de verticalité.
L’enjeu semble être devenu pour chacun d’affirmer son appartenance [...]

La culture du gratuit à l’ère d’Internet

Sophie BOUDET-DALBIN

L’économie du futur sera fondée sur les relations plutôt que sur la propriété (John Perry Barlow). Herbert Simon en 1971 :  » L’information consomme … l’attention de ceux qui la reçoivent… » Grâce à sa capacité à produire, reproduire et faire circuler sans coût ni travail supplémentaire, le numérique est à l’origine d’une profusion des données : l’attention apparaît plus que jamais comme une ressource rare.

La festivisation de la culture

Benjamin CLAVÉ

Les mutations actuellement à l’œuvre dans le monde de la culture sont intimement liées à une crise générale de notre société, voire de la civilisation européenne. Nous traversons une période trouble qui ne se réduit pas à de simples problèmes économiques. Une des principales raisons de notre incapacité à comprendre notre époque tient au fait que nos outils de réflexion et nos grilles de lecture sont eux-mêmes les produits de ces bouleversements.

Musiques transgressives

Fabien TREMEAU

Lors d’une altercation à l’université de Francfort avec des étudiants le 22 avril 1969 on entend: « Si on laisse faire ce cher Adorno, on aura le capitalisme jusqu’à la mort ». En effet, Adorno par sa critique de l’industrie culturelle et de la culture de masse rejetait toute culture populaire qu’il voyait pervertie et manipulée par le système capitaliste… s’opposant ainsi à la nouvelle culture estudiantine issue de Mai 68.

Du clone à l’eugénisme. Le retour de l’inné.

Avec Dolly, pointe une sexualité libérée de la reproduction : enfin, c’est plutôt exactement l’inverse. La reproduction asexuée véhicule la dimension du plaisir auquel on enlèverait la caution (pourtant si diaphane) de la reproduction. Le plaisir n’aurait même plus cette inscription théorique pour se justifier. Et la sexualité noble (cette « efficace » de la reproduction) s’absentera des régions sales où elle s’accomplit n’y laissant plus que la nuance quasi-excrémentielle : sa connotation fonctionnelle.
On comprend pourquoi le mammifère Dolly fit des vagues – et quel mammifère : l’agneau ! A deux doigts de l’ « agneau de Dieu », du symbole de pureté, de blancheur, d’authenticité et de douceur. Conçu sans péché d’accouplement.

Internet et le cinéma

Sophie BOUDET-DALBIN

Vers une meilleure compréhension d’internet pour le développement de la distribution numérique de films. Cet article, bien qu’écrit en 2004, met à jour des enjeux que la recente actualité n’a fait que confirmer. Internet, insistons, est une technique qui ne crée pas en soi du sens. Confier aux nouvelles technologies de communication un rôle de pilote de transformation sociétale, c’est confondre performance et sens.