Le site Mythe Imaginaire Société pose que se répérer, comprendre la « situation » afin d’en établir les franges est la condition indispensable pour en pousser les us, coutumes, pratiques, exactions (ordinaires ou non) au bout de leur impardonnable logique.
Qui accepte encore aujourd’hui qu’on lui propose comme excellence de vie et idéal de dépassement un univers financier [...]
Abreuvés de mythes, nous nous appliquons, lors de nos cultes médiatiques, de nos séances de crétinisation, à être sottement les bourreaux de nous-mêmes. Reprenons, une à une les scènes du spectacle de nous-mêmes. Torturons sans complaisance les « vérités ordinaires » : il n’y a pas d’alternative au capitalisme, nous aspirons tous au même bonheur, et avons atteint la fin de l’histoire.
La découverte des strates enfouies de la personnalité, de l’inconscient, ont privé la personne individuelle de sa pleine et totale responsabilité. Là où il avait été commode au fil des siècles de voir la main du Malin, il convenait désormais de voir la personne mais pas forcément la partie émergée de celle-ci… dérangeant non?
Qu’est donc la « normalité » devenue ? Le tout-spectacle et la compétition, ces formes parmi les plus abstraites du pouvoir se sont soumis toutes les volontés ou presque. La rivalité et l’arrogance se sont institiuées comme normes exclusives de toute autre. Tout ainsi se vaut et se veut d’exception. L’agressivité du commerce, du charme ou du pouvoir est la seule vertu (re-)connue. La guerre de tous contre tous sera-t-elle évitée ? A qui profite-t-elle ?
Si nos ancêtres ont cru en des vérités qui se sont, à terme, révélées de beaux actes de foi, autrement dit des « mythes » (certitudes « provisoires »), qu’en est-il de nous ? Que faire de ces certitudes en lambeaux qu’ils nous ont léguées ? Et cependant quoi de plus riche que l’imaginaire ? Enfin, surtout : comment nous y prenons-nous pour engendrer à notre tour les belles et odieuses vérités que nous imposerons à nos semblables ?