Michelle van WEEREN
Les techniques ne sont donc pas neutres. Sont-elles alors des entités autonomes disposant d’une conscience propre, qu’il faut craindre et contrôler ? La technophilie et la technophobie relèvent du même paradigme moderne. Les dualismes simplistes (faits/valeurs, objets/sujets, hommes/machines, nature/culture, etc.) sur lesquels la modernité a construit son discours donnent un cadre théorique aussi bien à l’idée de techniques comme objets neutres qu’à l’affirmation d’objets techniques comme entités dangereuses.
Mais il existe une autre attitude vis-à -vis des machines, elle consiste à les considérer comme des hybrides : des entités qui sont le résultat des choix politiques mais également porteuses d’une logique propre, capables d’influencer les réseaux sociotechniques dont elles font partie.
Aujourd’hui,on peut souhaiter qu’un découplage entre le profit financier et le progrès technique dans un système post-capitaliste aide à favoriser la prise de recul face aux innovations techniques et contribue ainsi à les remettre au service de la création du monde commun.
Michelle van WEEREN
L’histoire des Luddites est souvent citée comme une anecdote qui illustre l’irrationalité de ceux qui craignent les changements induits par le progrès. Car ces machines n’étaient-elles pas juste de simples outils, facilitant le quotidien des travailleurs ? La réponse n’est pas si simple. On ne peut pas penser l’Homme sans les outils techniques avec lesquels il s’entoure et qui lui servent à améliorer sa productivité et son confort. Or, la relation que l’Homme nourrit vis-à -vis de ces outils est ambivalente. Il ne s’agit pas, comme les technophiles aiment à le penser, d’un rapport fructueux qui contribue de manière linéaire au perfectionnement de la condition humaine. Il s’agit au contraire d’une relation caractérisée par des ruptures et des turbulences, où l’Homme s’est parfois retrouvé dans une situation désagréable, voire dans une position subordonnée par rapport à l’outil censé lui faciliter la vie.
Michelle van WEEREN
Les Européens commencent, dès le XVIIème siècle, à effectuer des opérations relevant d’un nouvel état d’esprit : gagner du temps, rétrécir l’espace, accroître l’énergie, multiplier les biens, s’affranchir des normes naturelles, dominer et manipuler les organismes vivants. Le progrès technique est indispensable au progrès humain, la technique va résoudre tous nos problèmes, et tout ce qui peut être inventé, doit être inventé. Tel est le dogme.
Mais … de nos jours, dans l’économie capitaliste, le progrès technique est intrinsèquement lié au profit financier et à la croissance économique. Pour tirer nos économies européennes de la récession et du chômage, les pouvoirs publics comptent sur les capacités d’innovation de leurs industries. C’est pourquoi ils sont peu enclins à freiner les dynamiques de recherche et développement. Ainsi les entreprises innovantes, soumises aux pressions concurrentielles de la destruction créatrice, cherchent à accélérer les cycles de remplacement des produits techniques ainsi que les processus d’innovation, y compris pour des technologies risquées ou aux effets incertains.
L’innovation technique, dans sa forme accélérée, peu réfléchie et contrôlée par une poignée de personnes non-représentatives de l’ensemble de la population, est-elle vraiment la manière la plus sensée de donner forme à notre économie, de satisfaire nos consommateurs et de déterminer le comportement de nos entreprises ?
0 – Confusion agressive :
La confusion quand elle n’est pas le fait de l’erreur ou de l’oubli d’un seul être est toujours, et ce, sans équivoque la machination ourdie par une élite pour nuire au plus grand nombre et à son seul profit. Apprenons à en reconnaître les signes.
1 – Idoles, brumes et mythes :
Notre [...]
Nos valeurs imaginaires
Idolâtries et mimétismes
Au programme de notre galerie des horreurs : deux catégories de monstres, ceux que l’on idolâtre et ceux que l’on devient par servilité mimétique, par identification niaise ou forcenée à des modèles (…)
Confusion, certitudes éclatées, vérités imaginaires
Nous sommes entrés dans l’ère de …
Nous pratiquerons un très rapide « retour aux sources ». Car notre contexte historique est très particulier : il est issu de la vaste confusion née aux XIX° et XX° et au sein de laquelle nous nous croyons contraints de vivre, résignés que nous sommes.
Nous devons assumer le passé et le dérangement profond que subirent les mentalités
Notre contexte historique est très particulier : il est issu de la vaste confusion née aux XIX° et XX° et au sein de laquelle nous nous croyons contraints de vivre, résignés que nous sommes. Nous devons assumer le passé et le dérangement profond des mentalités aux XIX° et XX° siècles. Mentalités qui ne se re-rangent ni ne se réarrangent pas depuis… Ainsi la déroute nous invite à nous doter d’un « nouveau paradigme »… mais nul ne sait lequel. Voyons pourquoi.
Un constat doit être fait :
L’homme a longtemps vécu avec peu de représentations.
Puis longtemps encore, mais un peu moins, il vécut avec bon nombre de représentations (Pour l’occident : Moyen Age et Renaissance).
On assiste ensuite à une première mutation de la valeur :
Au cours de laquelle le capital (image mobile s’il en fût) …
Nouvelle étape : la dé-représentation … ou l’ablation du désespoir
Des espoirs sont nés dans le sillage des progrès techniques, politiques, des idéologies prometteuses …
Puis des déceptions (les idéologies ont été mises au service des élites et dressées contre l’homme, contre la personne, vomissant l’individuel, et ce de toutes parts et sur tous les horizons …
Méhodes de dé-représentation, crétinisation, infantilisation.
On a aperçu plus haut ce qu’était la généalogie de cette manipulation.
Elle est issue des grands dérangements du XX° mais ils n’en sont pas la cause directe.
Elle provient du fait que les élites ont appris à se méfier du peuple que le seul rapport de force violent ne parvenait plus à …
La crise de … allons donc
Philippe DAGEN entre autres critiques et esthètes s’est interrogé, il y a de cela quelque temps déjà , sur ce qui , à mes yeux , est un des traits de notre siècle :
ce que l’on nomme « malaise de l’art » ou « crise de l’art » … n’est-elle pas plutôt la crise, dit-il, du discours sur l’art et non celle de la création …
En marge des autres axes de réflexion qui nous sont ici proposés nous sommes invités à réfléchir à ces « difficultés intéressantes » auxquelles sont confrontés les choix de société. Quelques exemples :
- Qu’est une société de justice et de justesse (ni big society ni totalitarisme du bien collectif)
- Que faire des deux visages du « libéralisme », de cette « double pensée » (Michéa), du « néo-capitalisme » de gauche et de droite ?
L’homme de tout temps sait qu’il ne sait pas puisqu’il se pose sans cesse des questions qui restent sans réponses.
Il apporte certaines réponses d’ordre expérimental – qu’il théorise en techniques, sciences : en savoir établi.
Il apporte aussi des réponses qu’il invente ou dont il n’a qu’une intuition – et auxquelles il faut croire.
L’homme détermine ainsi
du connu,
du connaissable encore inconnu et
de l’inconnaissable.
Se repérer
Quelques repères très grossiers pour se familiariser avec les différentes démarches et l’organisation des sources dans le domaine des mythes, du sacré et des croyances.
Bien évidemment le présent tableau demanderait quelques heures de commentaires et d’explicitations détaillées.
On a recours communément à quatre types de classement…
Ouvrages, textes et liens à découvrir.