Depuis six mille ans la guerre | Plait aux peuples querelleurs[...]
Et cela pour des altesses | Qui, vous à peine enterrés, | Se feront des politesses | Pendant que vous pourrirez[...]
(Victor Hugo, Depuis six mille ans la guerre )
Pour un 11 novembre
Blasphème bien utile en ces temps de « célébration et de mémoire des victimes » victimes de QUI ? Blasphème utile en ces temps de nationalismes et communautarismes exacerbés : pleurons les victimes de la haine ou du mépris que ces tyrans sanguinaires qui étaient au pouvoir et déclaraient les guerres encore et encore éprouvaient pour leurs propres « peuples »!
Mais le lugubre contre-sens que commet Victor Hugo ( … la guerre | Plait aux peuples querelleurs …) tient au fait que ce ne sont jamais les peuples qui sont belliqueux mais les richissimes puissants qui s’emploient à les fanatiser à leur profit (dérisoires mais abondants biens matériels ou minable gloriole de monarque).
Si avant toute déclaration de guerre les peuples unis entre eux avaient éliminé leurs chefs ( « chef de guerre » – dux bellorum bien nommé) les peuples auraient pu continuer de vaquer en paix sans être pris entre le devoir de tuer le soi-disant adversaire et le devoir de se faire tuer par le peleton d’exécution de sa propre « nation » comme traître ou déserteur… voire pire … comme dangereux pacifiste!
Rien n’a changé ! Le Monde nous apprenait (le 21 décembre 2011), que la SNCF allait verser 230 millions de dividende à l’Etat et que les universités, celles qui ont été bien converties au capital et à la rentabilité (73 sur 83 et l’on doit dire :
« responsabilités et compétences élargies » (RCE) dans le jargon pécressifiant hélas toujours d’actualité en 2014), ont dégagé un « excédent » de 120 millions d’Euros.
Si un service dit « public » engrange des bénéfices d’une telle ampleur sans les réinvestir dans son équipement ou les redistribuer dans les salaires ou par une baisse des tarifs c’est que ni ceux-ci ni les services proposés ne sont destinés au public mais n’intéressent (et c’est bien le mot!) que l’amont d’une hiérarchie (Etat ou actionnaires) que le pouvoir a déclaré primordial d’enrichir.
La notion de SERVICE PUBLIC est bel et bien morte : nous sommes tous des … Européens.
Représentations d’une idéologie contradictoire
Michelle VAN WEEREN
Face à l’état alarmant de la planète et aux inégalités sociales toujours croissantes, les sociétés européennes semblent avoir trouvé la réponse adaptée. Concept très en vogue sur le continent européen, le développement durable s’impose aujourd’hui aux pouvoirs publics et privés comme un outil opérationnel censé donner les lignes directrices qui permettraient de trouver un nouveau modèle de gestion plus respectueux de l’environnement et de l’humain. Malgré l’unanimité apparente avec laquelle toutes les parties concernées semblent avoir adopté cette nouvelle idéologie, il s’avère qu’il existe des différences dans l’interprétation et la mise en pratique du « développement durable ».
Ces différences semblent en partie être dues à la confusion générale qui règne autour de ce concept parfois perçu comme contradictoire. Confusion qui laisse naturellement une marge de manœuvre et une liberté d’interprétation considérable à ces nouveaux acteurs de la durabilité. Mais, un développement véritablement durable ne nécessiterait-il pas une révolution collective de nos mentalités, révolution qui sera avant tout profondément culturelle ?
Appliquer une loi existante exige une volonté et une détermination politique courageuse, aux antipodes de la tapageuse démagogie. En France plutôt que d’appliquer la loi qui permet de faire la chasse aux proxénètes et aux mauvais traitements infligés aux femmes, on fait une nouvelle loi. Sera-t-elle appliquée ? Peu probable si l’on se fie au spectacle du passé récent.
Il semblerait que loin de l’élégante solution germanique – Eros-Centers homologués – le puritanisme scandinave séduise la bien-pensance française … tout comme lors de la prohibition états-unienne dont on s’ingénie à oublier les effets notoires et dévastateurs : la prolifération et le renforcement des mafias.
Mais…au fait … Horrible doute ! ne seraient-ce pas celles-ci qui seraient embusquées derrière ce puritain tapage anti prostituées ? Elles ont tout à y gagner, tout comme les « bootleggers ». La bêtise moralisatrice autosatisfaite a bien souvent fait le lit des crapules.
En cette époque où l’on commence à peine à s’agacer des tics de langage et expressions à la mode qui se substituent de manière radicale à toute forme de pensée (Lire Matthieu Carlier, « 10 expressions vraiment insupportables », Le Huffington Post, 12 mai 2013) il en demeure une qui échappe la tête haute à cette soudaine prise de conscience de la sottise ou de l’hypocrisie dont ces expressions procèdent : c’est « conflit d’intérêts ». L’actualité s’est certes prêtée à son emploi ces derniers temps.
On voit bientôt les bons apôtres des médias pleurnicher et regretter cette très malencontreuse nomination qui inflige à la sainte victime une situation intenable de « conflit d’intérêts » !
Ben voyons !
Quand, pour avoir pu en être le témoin jour après jour, année après année, on connaît l’énergie dépensée, les magouilles et combines savamment mises au point [ . . . ] on est abasourdi d’entendre proférer cet hypocrite euphémisme.
Il n’y a pas de conflits d’intérêts qui tienne il n’y a que des combines, d’âpres rivalités entre intrigants et gens de cour pour atteindre des postes de responsabilité ou des positions d’influence. Positions qui garantissent des réussites et des revenus personnels conséquents. C’est tout, absolument tout.
Ce qui est dérangeant dans les « affaires » politico-financières de ce début 2013 c’est qu’elles se jouent sur une toile de fond de « vide parfait », elles s’inscrivent dans un contexte dépourvu de toute forme d’idéologie autre que celle de la jungle capitaliste. Le pain des uns est offert en « jeux » aux autres. Le peuple, lui, sur les gradins est sottement figé de stupeur… puis se détendant, devient narquois et admire les nouveaux gladiateurs … en train de s’étriper ? Même pas !
Premier malaise : on sert « à l’opinion » (traduisez : le peuple) de la distraction éthique et de la rigueur purificatrice pour cacher la misère et divertir ; pour dissimuler surtout la continuité, sous un président paradoxalement « de gauche » et qui ne jure que par la sainte « croissance », de l’inexorable dévastation capitalistique et de la guerre de tous contre tous qui l’accompagne.
Second malaise : si « purge » il y a, celle-ci donne une lugubre impression de réglement de comptes, genre nettoyage interne dont sont si friandes les républiques démocratiquement totalitaires. Mais cette fausse lessive offerte en spectacle ne parvient pas à détourner (encore heureux) le regard d’un peuple que l’on broie jour après jour un peu plus.
Comment réagira-t-il aux prochaines échéances ? Tout est à craindre.
La croissance est une religion … ou une absurdité sur fond de panète épuisée, exsangue.
Coment peut-on encore oser « attendre son retour » ?
Comme le Progrès la croissance est une doctrine et un dogme. Utopies qui furent dynamiques donc purs et fieffés mensonges. Doutons !
Si seulement on savait ce qui est supposé croître : l’injustice qui enrichit les riches qui font croire aux pauvres qu’ils plument qu’il vont mieux répartir et redistribuer leurs richesses ?
L’homme, certes, a progressé en savoirs et en techniques. Sa technologie est redoutable et ses armes, à efficacité égale, sont des millions de fois moins coûteuses qu’au Moyen Age. Sans doute a-t-il parallèlement appris à soigner. Un vaste débat sur la déontologie et la bioéthique pourrait se greffer ici même.
Hadopi et la protection … du capitalisme.
Car revoilà , malgré la gauche, l’ Hadopi qui cherche à se recrédibiliser : toujours au prétexte de la protection (sic) des artistes bien entendu.
Aux antipodes de cette fébrile et pathétique lutte acharnée contre les arts et pour les marchands et industriels (et surtout leurs actionnaires), cette superbe phrase de Roland TOPOR* : « Le génie ne se vend pas il se donne. »
Tout est dit.
Comment peut-on oser :
1) vivre de son art ?
2) vivre de l’art et du génie des autres … comme le font les « industriels » et …
tant de fripouilles de la culture ?
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*Roland TOPOR, Mémoires d’un vieux con, Wombat, Paris, 2011.
Valérian GUILLIER
La culture … « à l’appui d’une croissance intelligente, durable et inclusive » (Proposition de règlement pour le programme Culture)
Le titre peut prêter à sourire. Non ? Voire à rire assez franchement. Pour les personnes qui sont le plus au fait des dernières tendances de l’Union Européenne, cela pourrait même faire sens.
Il est admirable de voir ce que l’Union peut produire en matière de mots creux.
Commençons donc par la seconde partie. La croissance est décrite comme intelligente, inclusive et durable. Au delà de la continuation d’une rhétorique linguistique aux métaphores religieuses bien huilées on ne peut s’empêcher de pouffer devant le terme de « croissance intelligente ». Je m’arrête déjà sur le fait que le résultat d’un calcul (différentiel de l’activité économique sur deux périodes) soit qualifié d’intelligent. L’antropomorphisation d’un résultat (ce que l’on met couramment à droite du signe égal) tente d’en faire oublier la bêtise intrinsèque.
La croissance est bête.
Même ceux qui s’opposent au capitalisme et les indispensables instances de spectacularisation qui lui servent de cohorte, d’assise, sont condamnés à recourir à la « comm », la sacro-sainte communication-médiatisation et au statut de star ou « stardom » pour parvenir à se faire entendre.
Les exemples sont abondants : pas de révolte, de révolution, de dénonciation politique sans spectacle et retentissement organisé ; que l’on s’appelle Negri, Cohn-Bendit ou Assange on est condamné à retentir. Toutefois force est de constater qu’il en est qui sont parvenus à demeurer efficaces sans sombrer dans la pipolisation ou le star system : les Anonymous, par exemple, ou ceux dont la police (en accumulant les gaffes) à assuré elle-même, excellemment, la « promotion » et au nombre desquels on peut citer le prétendu « groupe de Tarnac ».
Tous les autres émetteurs de contestation sont relégués au fin fond du web et étouffés par le bruit des myriades de forums et blogs … d’autres encore sont comme paralysés par le paradoxe insoluble : pour exister à la conscience de l’autre, et dénoncer la tyrannie du spectacle aliénant qui fait de vous une marchandise, il faut retentir et postuler pour un écho médiatique… (La suite)
Certes, les élections, en démocratie, sont à intervalles réguliers. Cela procède du plus élémentaire respect de la légalité.
Mais qu’en est-il de la « légitimité » ? Elle ne comporte pas de date de péremption. La pastille ne vire pas de couleur quand le produit est en passe d’être non consommable. Un représentant à la légitimité avariée continue bel et bien d’exercer son mandat … et peut entraîner de sérieuses complications ou intoxications !
Et pourtant qui ne connaît de ces « représentants » du peuple, de ces élus qui, trahissant leurs électeurs et leurs engagements, se pavannent avec morgue le soir même dans une légitimité déjà avariée.
C’est confusion de croire que le non-droit est strictement opposé au droit. Confusion non fortuite, confusion qui profite à qui impose un ordre qu’il nomme désordre. Car le non-droit et le droit sont assis sur les mêmes bases: ils revendiquent l’un et l’autre une « légitimité ». Qu’est-ce que la légitimité sinon le droit pour le droit d’être le droit ? C’est ce qui fonde le droit. Mais comment ? Il est une illusion qui consiste à croire à un fondement du droit qui serait situé quelque part au-delà , de manière extérieure, hétéronome, en amont du consensus.(… lire la suite)
La France donne des leçons à tous les Etats, ce n’est pas nouveau. Elle légifère aujourd’hui et ce avec la plus louable des intentions (qui oserait le nier ?) sur la « Vérité » historique des peuples de la planète et ouvre ainsi toute grande la porte à l’instauration officielle du plus odieux DELIT D’OPINION. Cela sert-il vraiment, dans le cas présent, la cause d’un peuple qui a déjà tant souffert ?
Il importe de bien connaître nos résignations en matière de violence, de responsabilité et de liberté de décision : c’est-à -dire et de manière inverse quelles sont les légitimités diverses des objets, des récepteurs des délégations de toutes natures que nous sommes amenés à pratiquer.
Car rien, jamais, ne fondera le droit du droit : la [...]
Aujourd’hui, demain d’hier, est arrivé.
L’heure est donc venue de se poser la question : comment voulez-vous qu’ils chantent ces lendemains alors qu’aujourd’hui leur a volé la musique ?
Après nous le déluge ? … Ou bien un peu avant ?
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Aujourd’hui que voyons-nous ? La détresse ? Le désespoir ? Rien de cela, mais une saine résignation obtenue par une savante (car indolore) ablation du désespoir.
Eh oui, il coule à flot, le capitalisme, dans ces veines-là : à lire Serge July : « . . . sans croissance personne n’a jamais remboursé ses dettes » ou Marianne et son (in-)fidèle relais Marianne 2 qui titre « Un autre capitalisme est possible » ou tant d’autres « prudentes » interrogations des « staffs » politiques, il faut s’attendre [...]
Papandreou s’efface, l’univers du Pouvoir soupire, celui de la Finance exulte … et le peuple ? … ce peuple là , se taira …
Mais pour combien de temps encore ?
Aux belles heures de cet « octobre rose » de 2011 pourquoi n’a-t-on jamais évoqué l’ablation définitive de la mythologique « croissance » infinie ?
C’est confusion que de croire le non-droit est strictement opposé au droit. Confusion non fortuite, confusion qui profite à qui impose un ordre qu’il nomme désordre. Car le non-droit et le droit sont assis sur les mêmes bases : ils revendiquent l’un et l’autre une « légitimité ». Qu’est-ce que la légitimité sinon le droit pour le droit d’être le droit ? C’est ce qui fonde le droit ? Mais comment ? Il est une illusion qui consiste à croire à un fondement du droit qui serait situé quelque part au-delà , de manière extérieure, hétéronome, en amont du consensus.
Il existe une éthique de la non-rentabilité. Si une activité répondant à la notion de service public devient rentable, il faut s’interroger. Sans doute les tarifs pratiqués sont-ils trop élevés. La notion de service public doit correspondre à l’évolution de la demande et ne pas restreindre l’offre pour maintenir la valeur de la prestation.
Elle ne [...]
On feint de croire beaucoup à la vox populi. Mais pour qu’elle soit ce qu’on dit qu’elle est il faut qu’elle parle tout le temps, par le biais d’une prise de parole permanente et c’est toute la difficulté de la démocratie directe.
Comment travailler, produire, enrichir soi-même et l’Etat et deviser sans cesse quant à la [...]
La Révolution française a, par la Terreur, freiné la marche vers la démocratie. Connu, mais il faut cependant toujours s’en expliquer :
La machine de la démocratisation inspirée des lumières, admirée par Louis XVI (ce que l’on s’efforce d’oublier), mise au monde et au moins partiellement accomplie par les Américains dès 1787, effrayait hors de toute [...]
Le peuple est un peu trop souvent postulé comme une sorte de « paysage » au sein duquel « on » parviendrait à se mouvoir…
Et ce n’est pas là qu’une pose, un maniérisme, un trait d’aristocratisme, de dandysme, d’élitisme. Est-ce tout ça ensemble ? Pourquoi pas ?
Comment savoir ?
Par contre, en creux on sait que cette posture n’est pas [...]
On y a parlé de « révolution » des urnes ! C’est déjà assez drôle… et ça se corse encore avec la notion de « coup d’Etat illégal ».
Ce qui distingue le « néo- » libéralisme du capitalisme « ordinaire » : le mépris affiché de la personne humaine.
La stratégie consiste à savoir quand et comment perdre une bataille.
La tactique s’évertue à les gagner toutes – quitte à perdre la dernière.
Tant de tacticiens étouffent ainsi les visions efficaces des stratèges et font que d’innombrables entreprises et projets n’apparaissent plus que comme de tapageuses stratégies d’échec.
On connaissait « domino-day », on pourra dire que 2008 fut « domino-year ».
Il suffit de se souvenir et de regarder de manière ludique les effondrements économiques et financiers en cascade qui se produisirent et l’empilement de ruines qu’offrait alors le paysage.
Mais rien n’y fit. Tout est « réparé » dirait-on et la machine est repartie comme « avant », aussi vaillante. Avec [...]
Proposition de sujet d’examen :
Comment représenter l’indécence sociale de notre monde ? Comment faire pour que les dites représentations n’aggravent pas celle-ci ?
Le corrigé demeure à établir.
Si quelqu’un veut bien le rédiger…      nous sommes preneurs.
L’univers et le temps ont été voulus immenses par les dieux, ou le Grand Géniteur… afin que les incompatibles ne se rencontrant pas ne puissent passer leur temps à être en guerre, à se piller ou s’humilier les uns les autres.
Transférant la métaphore chez nous, sur Terre, on pourrait dire que tant qu’on ne connaissait [...]
Les modes de perception du manque sont souvent nos modes de conscience.
La même chose vue du côté plein : il s’agit d’évacuer les actes de foi, autrement dit tout ce qui ne se donne pas comme évidence concrète et immédiate.
Vue du côté creux : ce sera percevoir ce qui procède des actes de foi comme [...]
On comprend que le concept ait pu fasciner. On a voulu y voir une utopie, un lendemain qui chante. Tel n’est pas le cas. Elle existe bel et bien à chaque fois qu’un tyran parvient au pouvoir. En effet, sous le tyran , une seule classe : le peuple. Sous le maître une seule classe [...]
L’humain lambda plus ou moins lumpen, quoi qu’on dise ou souhaite, n’ambitionne pas de s’acheter un yacht ou un château, ni même une grosse voiture. Il ne veut que plus d’argent pour jouer au loto ou miser plus gros au tiercé.
Quant à acquérir, il ne rêve que de ce qu’on lui montre partout comme devant [...]