0 – Confusion agressive :
La confusion quand elle n’est pas le fait de l’erreur ou de l’oubli d’un seul être est toujours, et ce, sans équivoque la machination ourdie par une élite pour nuire au plus grand nombre et à son seul profit. Apprenons à en reconnaître les signes.
1 – Idoles, brumes et mythes :
Notre [...]
« Pondération » : quand on voit la notion mathématico-statistique pointer son nez dans un argumentaire tout est dit. Rien n’y sera fiable. Trucage ici, petit ajustement là , lissage de courbe, enfin, pour faire beau …
En clair : rien ne sera mis au service de la recherche de la « vérité ». Tout sera mis au service de la force de conviction (un peu à la méditerranéenne) . Le rhéteur doit convaincre, persuader, faire partager son opinion – quitte à feindre le débat – par toutes les ficelles que l’industrie du discours procure à l’érudit de ces arsenaux. Foin de l’authenticité, du vrai, du juste. La vérité, si jamais elle survient, ne sera jamais qu’un additif (élégant), qui vient en sus, qui sur-vient, dans le processus mis en oeuvre afin de convaincre et d’emporter la conviction…
Ainsi va également la « démocratie »… et la communication (la « comm »), la pub, la séduction, la drague, le commerce… Mentir avec talent consiste à bien dissimuler que l’on ment. Le meilleur moyen d’y parvenir n’est-il pas de se la cacher à soi-même ? Parvenir à croire (à se faire croire) que l’on n’est pas en train de mentir doit, dans notre culture, toujours emporter la conviction de l’interlocuteur.
Qu’importe finalement la vérité ? Tout étant relatif, tout se vend, tout se vante ! Tout fait « ventre ». Tout fait fric.
Et s’il n’était de talent qu’oublié ou inaperçu ?
La transparence est une forme d’oubli qualifié, admis, entraîné.
La faculté du talent est de se faire oublier dans l’insistance même de son être-là . Sa « perfection », en quelque sorte.
Une » présentification » opérée et réussie doit faire oublier ce qui l’opère, ce qui « présentifie ». L’oubli du geste, de la « maîtrise », du faire, finalement l’oubli de l’art fait accéder à la beauté ; c’est toute la différence entre le talent et son absence.
Eva JOLY – Qui faut-il plaindre, la malheureuse femme politique ou les médias ?
Il est rare d’entendre autant de commentaires xénophobes et sexistes. Ce n’est pas de la pitié pour Eva JOLY qu’il convient d’éprouver mais de la honte pour tous ces humoristes, chansonniers, journalistes bien « français » qui, jour après jour, s’en sont pris non pas à ses idées, à ses choix, à son programme … MAIS à son accent, à son physique, à ses lunettes, à ses origines !
Le terrorisme moderne ne tient que parce qu’il peut retentir. Pour ce faire il joue sur la psychose que les media entretiennent, l’inadmissible car le hasard est inadmissible (c’est le déterminant exclusif du terrorisme), la bonne conscience de la « juste cause » qui dispense de toute éthique, dignité ou pudeur. Delà les trois horreurs conjointes : la gloire (d’être néfaste), l’approbation sacrée (du dieu Hasard), la fascination (possède un ascendant absolu sur l’imaginaire collectif qui a su fasciner les maîtres du monde (les « journalistes ») est supérieur à toute autre forme d’(in-)humanité…
Comme il est fascinant d’émettre. De produire en cercles concentriques des effets de sa propre création. Publier, rayonner, parler dans un micro et diffuser sur les ondes à l’entour.
Emission radio, émission spermatique, même tension orgasmatique, même plaisir de la rétention, des préparatifs qui précèdent le « spectacle ». Intense. Qui sait y résister ?
Mais bon … L’essentiel est de « communiquer » surtout quand on n’a vraiment plus rien que ce soit à se dire.
Tout ce qui a un sens a forcément deux sens. Au moins ! Chaque chose signifiée est, existe et, à la fois, est signifiée. La singularité d’un sens est une pure aporie. C’est ce que laisse deviner Bachelard à propos du mythe de Jonas quand il dit » Comment toutes ces images auraient-elles un sens si elles n’avaient un double sens ? »
La bonne question : pourquoi le Petit Journal de Canal + dérange-t-il autant ? Nuirait-il à la bonne conscience de ceux qui, jusqu’ici (en douce ?), pratiquaient la même chose (la « bidouille ») ? Serait-il l’ empêcheur de bidouiller en rond ? Qui est le principal sujet de la caricature ?
Outre les politiques et les « pipeul », ce sont AUSSI les « vrais journalistes encartés » qui sont moqués. Et ça, ça dérange beaucoup plus. Cette caste manque singulièrement d’humour.
La communication est toujours meilleure quand l’effort est fourni par celui qui écoute que lorsque c’est celui qui parle qui adapte sa pensée à l’image qu’il se fait de l’autre.
En effet, l’écoutant, par son effort envers l’écouté, engendre des catégories nouvelles dans sa tête et, de ce fait, ou il s’élève (croissance de sa conscience en complexité) ou il
Un siècle pour en arriver là ! Un siècle à parfaire la technique cinématographique ! Pour en arriver là ! Pour en arriver à la déferlante des litanies : « Dujardin, The Artist » ! Comment analyser cette prime à la régression ? La question n’est pas de savoir ce qu’apporte le muet noir-blanc. Mais de savoir ce qu’il enlève ? Affrontons la dure réalité : on accorde désormais la prime à une esthétique de la mutilation.
Brouiller, toujours brouiller.
Les maîtres du monde à venir seront ceux qui seront parvenus à préserver la faculté de penser. Leurs esclaves seront ceux qui, par tradition culturelle, ne sauront plus faire fonctionner que leur émotivité. Soumis aux émotions imposées: toutes de nature visuelle ils n’auront plus la hauteur de vue que permet la lecture critique [...]
Expression : Pérenne.
Observer, dans cet âge à l’hallucinante fugacité, où les choses réputées solides et durables s’envolent comme fétus, délaissées par la frivolité des contemporains, l’usage qui est fait de ce vocable jadis si lourd de sens qu’il en était effrayant : « pérenne ».
« Pérennité » nous écrasait du haut de son angoissante éternité. Aujourd’hui on [...]
Expression : Etre sage comme une image. Justifiez et commentez.
D’abord s’agit-il d’être ou bien d’être « comme » ? Ensuite, de quelle sagesse s’agit-il ?
Sage « comme » une image et non pas en tant que … Pourquoi la métaphore ?
Et pourquoi une image ? Qu’ont-elles de sage, les images ? Il en est de turbulentes, ravageuses, perfides, osées, [...]
L’écriture en colonnes étroites ainsi que la pratiquent les journaux et certains magazines n’est pas innocente : elle correspond à une restriction du champ visuel, de la mobilité latérale des yeux, elle ne laisse que la verticalité, la mobilité dans le plan vertical.
A panorama restreint, pensée et perspectives retreintes. A pensée verticalisante, attitude de réception [...]
On dit toujours : « De quoi est-il mort ? » On ne dit jamais : « De quoi est-il né ? »
Les « gens » (donc vous et moi) sont moins idiots qu’on voudrait bien le penser. Ils sont parvenus à passer du « si c’est beau c’est que c’est vrai ! » à « si c’est beau c’est que c’est faux ».
Est même né, alors, une sorte de nouvel intérêt ludique : « voyons donc comment on va nous mentir, cette fois-ci [...]
Désobéissez ! C’est un ordre.
Si si ça existe de temps à autres. Il faut voir ces « militants désobéissants », sympathiques dans leur élan, entrer comme des veaux dans des stages avec tout le grand jeu ordinairement réservés aux cadres dynamiques et commerciaux (tableaux blancs et écrans pour « Powerpoint* »-shows) afin d’y apprendre à … (tenez-vous bien !) [...]
Le tapage est un nouveau talent du savoir-taire : « Hurlez la charité afin de taire la misère et ses causes » : voilà ce que dictent les maîtres politiques aux soldats des médias.
Le nivellement par le tapage, autrement dit le retentissement égal de tout et de n’importe quoi est, de loin, le plus lourd des silences.