L’humain lambda plus ou moins lumpen, quoi qu’on dise ou souhaite, n’ambitionne pas de s’acheter un yacht ou un château, ni même une grosse voiture. Il ne veut que plus d’argent pour jouer au loto ou miser plus gros au tiercé.
Quant à acquérir, il ne rêve que de ce qu’on lui montre partout comme devant être son ambition : d’exorbitants gadgets sans le moindre intérêt, aux antipodes de son bonheur élémentaire si l’on veut bien appeler bonheur autre chose que le conformisme pur de l’accumulation.
S’il s’enrichit, c’est une différence quantitative que l’homme dit « du peuple » recherchera, jamais qualitative.
Alors qui parle de « lutte » des classes ? Pas lui en tout cas. Il y a bel et bien des classes, mais elles ne sont pas en lutte, ne le furent à aucun moment et ne le seront probablement jamais.
Et si … ? Lutte des classes « tout de même ». Car faut-il nécessairement en être conscient, la vivre intérieurement ou intimement pour qu’elle existe ? Ou bien plus simplement, ne peut-on imaginer que la subir (même sous le joug du mépris et de la crétinisation que le néo-libéralisme inflige au peuple) suffit à ce que la situation d’inégalité criante soit celle d’une « lutte ».
La question demeure : où donc se poster pour parvenir à l’observer ?