Il y a les gens qui ont pris le parti de l’excès et ceux qui ont pris le parti de la modération (épicuriens dit-on). Les premiers s’usent au labeur et qu’ils soient fort payés ou mal payés s’en trouvent somme toute, agréablement mécontents. Ils récriminent car aucune satisfaction ne leur semble valoir leur effort : ce qui leur procure le seul plaisir qu’ils connaissent, celui de la récrimination. Ils sont mal ajustés à leur propre plaisir.
D’autres, en outre, en dérivent une obligation comme celle, par exemple, de devoir trouver un emploi à l’argent obtenu par cet effort insensé. Mais cet emploi de leur argent leu apparaît si dérisoire qu’ils n’en déduisent finalement, à leur tour, nul plaisir.
Le malheur de ces épris ou de ces échoués de l’excès tient à ce qu’ils ne connaissent nul recours. Le plaisir leur est interdit car ils se sont condamnés à l’excès. Il leur faudrait être capable d’imaginer la nuance. Or c’est cela précisément qu’ils ne peuvent pas.
S’ils s’interdisent l’excès cela met leur personnalité en danger.
Les systèmes de communication qui généralisent ces attitudes mentales évacuent tous la nuance, or, il est patent qu’ils s’adressent à ceux-là même qui ne consomment que par désarroi.
Ainsi le cercle est vicié.