Le global et … le banal
Enjeu : faire surgir à la conscience que le banal, ou ce qui est réputé tel, ne l’est pas et qu’il faut le goûter.
Que de délices dans la régularité au sein d’un cosmos chaotique ! Quel prodige que deux jours puissent se suivre et que des motifs se laissent identifier, semblables comme ceux d’un feston qui ondule.
Saint Benoît l’avait bien compris qui posait une règle afin qu’elle puisse faire relief sur le désordre, sur l’aléatoire du monde.
Qu’il est difficile de percevoir les éléments de la permanence sous le stochastique ! Pourtant, paradoxalement, la banalité en la matière consiste à dire que la routine est la règle et le hasard l’accident.
Quelle cécité affligeante que celle qui détermine nos modernes aventuriers à fuir l’ennui de leur train-train ! Qui sait encore apprécier la rareté du quotidien ?
Il faudrait écrire un livre : Plaidoyer pour le banal. Y montrer comme la chose est en soi fantastique et comment la règle avec force fait relief sur fond de chaos et d’accident.
Sans doute, j’en dois faire la concession, la régularité que je prise ici n’est-elle, elle-même, qu’accident, fragment et segment si elle s’installe un peu en une tortueuse randonnée au travers du divers, de l’incohérent du global.
Détail, global…
Le relatif c’est l’intelligible, la petit bouchée prandiale.
Le global c’est l’immangeable, l’insécable, l’embarras, l’indigeste.
Est relatif le détail, la norme et le quotidien.
Est globale la peur, la terreur, ou le monstre.
L’horreur, elle, ne provient de rien, de rien qui soit perçu comme tel, rien en particulier, c’est-à -dire que ça peut être absolument tout. L’horreur absolue. L’effroi incoercible.
Il faut ici, bien entendu, réintroduire l’irréconciliable conflit « peur vs panique ».
Global, fractal ?
Ce n’est pas le réel qui est un objet fractal bien sûr ce sont ses représentations. La démarche de la connaissance moule forcément dans une grille fractale les poupées russe de nos concepts et représentations : nous les appelons peut-être épistémés.
Le réel n’est pas un objet, il n’est pas fractal, il est global, quel besoin aurait-il de détails.
Simple et double
Singulier, tout de même, tous ces jeux qui se jouent de nous : le singulier est fort, le pluriel est faible. Le singulier est universel, il est vrai, le pluriel est divers, multiple, varié, non fiable, incertain. Le pluriel paraît, par contre, bien réel, évident, connu de tous.
De l’Un au divers, du Tout au multiple, du global lisse au détail rugueux…
De Dieu unique aux diables plus que doubles infinis de Dieu (mon nom est légion dit Satan) …
foi ou raison ?
philosophie ou religion ?
chagrin et consolation
Hirondelle
Heureusement, les êtres qui ne conçoivent pas le bientôt, ne peuvent concevoir le jamais.
L’hirondelle dont l’accès à son nid avait été interdit par la porte de la grange (si rarement fermée) en serait morte de chagrin.