Que la vie est difficile !
Si j’écris sur une table noire au soleil, je n’ai pas mal aux yeux. Mais la table est brûlante. Si j’écris sur une table blanche c’est l’inverse. Je ne vous parlerai pas des tables grises ou beiges, elles cumulent les deux inconvénients. Le confort devrait-il donc me venir d’un jeu de points de vue? Selon que je déciderais de voir dans le compromis d’une demi-teinte l’éblouissement atténué ou la chaleur moins cuisante. Inconvénients ou avantages – fromage ou trous – verre à moitié vide … Ou encore : désir ou besoin ?
Heureusement le réel échappe au confort comme il échappe aux relations entre les humains, donc à nos discours. Il est, et ce indépendamment des lieux de compromis auxquels l’homme attribue une qualité : ce minimum de représentation obligée, que l’homme s’impose, le discours ne peut être que de l’entre-deux, de la tiédeur, du compromis, du beige-gris-rose…
Lisse, flou, moelleux, douillet…. infiniment moyen comme l’humain.
Buvard
C’est étrange, il y a tant à dire sur la notion de buvard.
Je retiendrai ceci : un buvard est un objet qui vous fait passer le temps à le chercher partout pendant que sèche l’encre.
Sans la quête vaine du buvard le temps semblerait bien long tandis que sèche l’encre. Faut-il ajouter que nombre de pensées subtiles et d’authentiques trouvailles ont surgi dans ces moments-là ?
Objectif confort
Etre objectif n’est jamais qu’un problème d’échelle du collectif. L’objectivité correspond au degré de conformisme maximum.
Misanthrope ou asocial ?
Si tu ne veux pas avoir besoin du monde fais en sorte que le monde n’ait pas besoin de toi. L’inverse aussi est très juste.
Si tu ne veux pas que le monde ait besoin de toi ignore-le et passe-toi de lui le plus possible.
Ceci est un présent : Offrons-nous le présent !
Le monde vit dans l’insatisfaction permanente. Je dis « le monde », enfin, « notre » monde. C’est-Ã -dire moderne et occidental.
Au cours de l’année, l’homme pense « vivement les vacances ! »
En vacances il s’ennuie ferme et pense « vivement la rentrée ! »
A ce train-là pourquoi pas « vivement le tombeau ! »
Qui sait encore regarder le présent pour en jouir ? Pour le connaître en tant que présent, pour ce qu’il est, pour rien en particulier. Il est cependant si facile de se laisser happer par ce train où vont les choses et d’adopter cette posture de permanente frustration à l’égard de tout, d’indifférence au présent, et de finir par tourner le dos à la seule chose qui soit jamais : le présent.