Voici un tabou : tant pis pour les mauviettes.
Certains tabous dérangent nettement plus que d’autres. Oh la jolie campagne que nous avons eue il y a quelques semaines contre les violences conjugales !
Une femme (fort heureusement ce fut une femme) en a pointé vigoureusement la « faiblesse » (et c’est un euphémisme) sur le site du journal Le Monde (12-06-2009).
C’est dommage, disait-elle en substance, que ce ne soit qu’une gesticulation feministe de plus, car, résumons ce à quoi tout cela se ramène, encore une fois : « les vilains messieurs font du mal aux gentilles dames … »
Et pourtant, ajoute-t-elle, nous connaissons tant d’hommes qui ont été brisés, détruits par les seuls harcèlements verbaux de leurs femmes ou compagnes. Sans qu’un seul coup ne soit physiquement porté par celles-ci. Mais cela, conclut-elle, il est extrêmement important de l’occulter.
C’est toute la technique féminine du harcèlement, du coup de bélier répété jusqu’à effondrement des murailles psychiques qui serait mise en cause.
Je ne puis m’empêcher de repenser à tel de mes collègues, battu, encore et encore, par sa femme, et qui n’est jamais parvenu à faire dûment constater ses blessures. Et médecins et policiers goguenards de rétorquer « Vous n’avez qu’à vous défendre et à la frapper vous aussi ! » ou bien « Si elle vous tape c’est que vous avez commencé ! » ou encore mieux « Un homme qui accepte que sa femme le tape est une mauviette c’est bien fait pour vous » … et,
… au nom de « la » loi, enfin, d’une autre loi, aucune plainte n’a jamais pu être enregistrée.