Un siècle pour en arriver là ! Un siècle ou presque d’incessants progrès : son, parole, couleur, grand écran, stéréophonie, Dolby surround … Tout ce temps à parfaire la technique cinématographique !
Pour en arriver là !
Pour en arriver à la déferlante des litanies : « Dujardin, The Artist », « Dujardin, The Artist » voire même « The Artist, Dujardin ».
Comment s’y prendre pour analyser cette prime à la régression ?
La question n’est pas de savoir ce qu’apporte le muet noir-blanc. Mais de savoir ce qu’il enlève ? Affrontons la dure réalité : on accorde désormais la prime à une esthétique de la mutilation.
Notre civilisation du surplus progresse ainsi en régression, elle jouit en se mesurant aux excellences d’antant, en affrontant dans un règlement de compte d’adolescent un oedipe bien mal digéré.
Le risque, certes, a été pris et récompensé par les industriels endimanchés des galas. Un beau jour, le verdict tombera. Dans la rue, un niais dira que le roi est nu, ou, autrement dit : les cornichons ne sont pas bons comme ceux d’autrefois – ils ne sont que … « A l’ancienne » !