Le terrorisme moderne ne tient, c’est connu, que parce qu’il peut retentir. Pour ce faire il joue sur trois aspects :
La psychose : car les media génèrent et entretiennent le retentissement mondial.
L’inadmissible : car le hasard ne choisissant pas ses victimes est inadmissible (ce facteur est le déterminant exclusif du terrorisme – tout ciblage des victimes fait entrer la violence dans une autre catégorie telle que « assassin », « guerrier », « malade mental » …).
La bonne conscience dite aussi : « juste cause » qui se pose au-dessus de toute dimension éthique, de toute morale, de toute pudeur, de toute charité, de toute dimension humaine affective.
C’est cette dernière qui permet de revendiquer trois horreurs conjointes (autosatisfaites et, partant, comblées) :
La Gloire. La gloire d’être néfaste.
L’approbation sacrée.  La complicité de l’instance divine supérieure : le hasard – plus sacré que tous les dieux est le Hasard.
La fascination. Cet émerveillement devant l’atroce que les médias organisent en façonnant l’opinion, assurant dès lors un ascendant absolu sur l’imaginaire collectif. En effet, celui qui est parvenu à fasciner les maîtres de ce monde (les maître de l’imaginaire, les « journalistes ») est supérieur à toute autre forme d’humanité.
Le remède serait-il à chercher dans un silence mat des medias qui cesseraient dès lors de « faire leur métier » ? Eh oui.
Car l’autre solution qui s’appelle « l’aptitude collective au tragique » est hors de portée.
Il s’agirait d’atteindre à une perception généralisée du hasard (d’une aptitude au tragique) une « accepation » de l’insécurité fondatrice du monde. Qui le peut ?