Même ceux qui s’opposent au capitalisme et les indispensables instances de spectacularisation qui lui servent de cohorte, d’assise, sont condamnés à recourir à la « comm », la sacro-sainte communication-médiatisation et au statut de star ou « stardom » pour parvenir à se faire entendre.
Les exemples sont abondants : pas de révolte, de révolution, de dénonciation politique sans spectacle et retentissement organisé ; que l’on s’appelle Negri, Cohn-Bendit ou Assange on est condamné à retentir. Toutefois force est de constater qu’il en est qui sont parvenus à demeurer efficaces sans sombrer dans la pipolisation ou le star system : les Anonymous, par exemple, ou ceux dont la police (en accumulant les gaffes) à assuré elle-même, excellemment, la « promotion » et au nombre desquels on peut citer le prétendu « groupe de Tarnac ».
Tous les autres émetteurs de contestation sont relégués au fin fond du web et étouffés par le bruit des myriades de forums et blogs … d’autres encore sont comme paralysés par le paradoxe insoluble : pour exister à la conscience de l’autre, et dénoncer la tyrannie du spectacle aliénant qui fait de vous une marchandise, il faut retentir et postuler pour un écho médiatique.
Ajoutons, que par ailleurs, dans le même temps mais dans un autre monde, les vrais puissants – je ne parle pas des marionnettes bling-bling de la politique spectacle mais de ceux qui en tirent les ficelles – les « very very rich » sont d’une exemplaire discrétion, peu connus, jamais exposés … et si, par infortune, ils le deviennent c’est la fin des haricots (pensons au scandale Bettencourt).
Alors, où peuvent bien se cacher les authentiques anti-capitalistes ? On ne voit que de grands bourgeois bo-bo, maîtres des médias, de la mode, des écrans, de la presse, des arts et de la culture qui pérorent à qui mieux mieux … il en est même quelques uns comme « égarés en politique ».
Où sont les vrais ? Tapis ? Obscurs ? Secrets et discrets ? Embusqués comme les groupuscules « activistes » des années 1970 ? Ou bien …
tout simplement INEXISTANTS ?
Peut-être, pire encore, ne parvenant à échanger et communiquer qu’avec leurs semblables (et à prêcher des convaincus) … ils sont las, lessivés, découragés …
… désespérés de ne plus parvenir à atteindre (ou faire atteindre) le fond du désespoir : le seul déclic, pourtant, de toute véritable révolution.