Comme si c’était la faute au chômage, à l’enseignement scolaire, à la TV ou à je ne sais qui. Et l’on glose et l’on invente des solutions et des potions …
Alors que la cause est tout simplement ailleurs : ce qui distingue l’humain de la bête féroce dont il descend est la culture policée qu’il reçoit dès son plus jeune âge de la part de sa famille immédiate.
Mais, à vrai dire, est-elle, cette « nature » sauvage, si différente de l’agressivité commerciale qui ressemble trait pour trait à celle de la horde, la bande, dans laquelle des jeunes gens s’intègrent souvent pour combler le vide affectif et pédagogique laissé par la famille ?
La cause des désordres est bien plus à chercher dans la nature profonde de la bête humaine que dans l’origine géographique des malheureux locataires des très inconfortables immeubles des banlieues.
La petite bête (même humaine), sans éducation, si elle n’est pas formée dès son plus jeune âge demeurera bête de jungle, égoïste, farouche, sans idéal car incapable de dépasser l’immédiat, jamais invitée à dépasser le stade de la pulsion ou du « besoin » dans ce qu’il a d’impérieux et de sauvage, comment pourrait-il en imaginer la maîtrise ou le contournement ?
Une des formes les plus sournoises de la violence consiste à s’ériger en victime afin de culpabiliser quelqu’un pour une « faute » que non seulement il n’a pas encore commise, mais que très vraisemblablement il ne commettra jamais. Quel confort que de se croire – de se prétendre – toujours malheureux, mal aimé, mal compris !
Que de mal on peut faire ainsi au nom de cette « détresse » permanente ? On blesse en toute impunité à tour de bras sans jamais l’ombre d’un scrupule.
N’est-ce pas le statut ordinaire de l’humain (un engramme de son ADN ?) : se poser en victime aujourd’hui pour mieux faire oublier qu’hier encore il était bourreau… espérant peut-être le redevenir demain.
Admirons cette effroyable bonne conscience qui accompagne chacune de nos actions agressives. A croire l’humain on pourrait penser qu’il n’est jamais meilleur artisan de la paix, de la sérénité, de la joie et du bonheur que quand il marche au combat. « Vous êtes de la trempe dont on fait les héros »… et autres éloges de la violence servile font les ravages que l’on sait. On ne peut tuer et penser en même temps semble-t-il…
Trop rares sont les responsables, décideurs, analystes qui parviennent à percevoir (en ont-ils seulement le souci ?) l’absurdité qu’il y a dans la tentative d’intégrer des personnes qui ont (elles-mêmes ou leurs ascendants) migré dans des conditions si spéciales (parfois si épouvantables) qu’ils ne peuvent concevoir ce que serait « se couler dans l’existant » autrement dit [...]