Le site Mythe Imaginaire Société pose que se répérer, comprendre la « situation » afin d’en établir les franges est la condition indispensable pour en pousser les us, coutumes, pratiques, exactions (ordinaires ou non) au bout de leur impardonnable logique.
Qui accepte encore aujourd’hui qu’on lui propose comme excellence de vie et idéal de dépassement un univers financier [...]
Le scandale que l’on se complaît à dépeindre en termes de violence physique (proscription des châtiments corporels et passages à tabac) est le visage flatteur d’une cruauté infiniment plus grande. Il légitime, quoi qu’on dise, pense, profère, affiche et spectacularise, toutes les formes de persécutions morales, mentales, psychologiques imaginables… Pourvu que ça ne laisse pas de traces visibles.
Au-delà du silence imposé par l’autorité qui couvre dans le temps et la peur la violence – vive souvent – par abus de pouvoir … il y a toutes ces tortures psychologiques – violence lente – tellement subtiles qu’on n’a qu’à peine conscience que ce sont des tortures tant elles sont diluées dans le temps : c’est bien plus souvent sur le terrain de la vie intime ou sur celui de ce que l’on n’ose à peine nommer « l’intimité du travail » qu’elles s’éploient.
Que de temps il a fallu pour passer de l’interdiction des violences physiques à la criminalisation des tortures psychologiques (par les entreprises, les conjoints, les parents …) ? Des dizaines de siècles pour que cela entre dans l’ordre du juridique …
et ce n’est toujours pas entré de manière effective dans les moeurs.
Même ceux qui s’opposent au capitalisme et les indispensables instances de spectacularisation qui lui servent de cohorte, d’assise, sont condamnés à recourir à la « comm », la sacro-sainte communication-médiatisation et au statut de star ou « stardom » pour parvenir à se faire entendre.
Les exemples sont abondants : pas de révolte, de révolution, de dénonciation politique sans spectacle et retentissement organisé ; que l’on s’appelle Negri, Cohn-Bendit ou Assange on est condamné à retentir. Toutefois force est de constater qu’il en est qui sont parvenus à demeurer efficaces sans sombrer dans la pipolisation ou le star system : les Anonymous, par exemple, ou ceux dont la police (en accumulant les gaffes) à assuré elle-même, excellemment, la « promotion » et au nombre desquels on peut citer le prétendu « groupe de Tarnac ».
Tous les autres émetteurs de contestation sont relégués au fin fond du web et étouffés par le bruit des myriades de forums et blogs … d’autres encore sont comme paralysés par le paradoxe insoluble : pour exister à la conscience de l’autre, et dénoncer la tyrannie du spectacle aliénant qui fait de vous une marchandise, il faut retentir et postuler pour un écho médiatique… (La suite)